Poème "A R.Munier..."

Publié le par Gérodez

A R. Munier

Ainsi l’être de la forêt là, dis tu,
A distance fulgurante de l’être portant à son regard la totalité de la forêt, des branches, l’être alors jeté froid au cœur, à la périphérie de la forêt étant absent à lui-même tout en nommant jusqu’à la moindre mousse, et sans conscience de l’être et des noms, mais à l’appui de la présence de l’être à soi, de la forêt qui danse dans le silence de tous ses bras que la brise augmente, toujours en la distance du double de l’autre forêt illuminée à soi,
Etant que rien n’arrête
Que rien ne bouge,
L’être étant sa seule orée, la forêt, en cet étant s’annonce, se délie, en elle ne dit rien d’autre qu’elle,
Mais au bout des branches, l’être replie ses faibles mains de cendres
Et le soleil gîte sur le flanc, ultime carcasse,
Ne pénètre aucunement dans les méandres de l’être, des chemins de l’être perdu en ses racines,
Le moindre poucet gît comme un bolet,
Une morille sous des lichens usés,
Mais la forêt s’en va en ses eidétiques nécessités percevoir ce que sa langue ne dit plus,
Et moi, étant la coupe de fiel que je bois, enivré de l’étant de la forêt battante comme deux portes de bois,
Je parcours ma nuit d’ignorance tel un mendiant cerné par les pages, couperets des signes aux lettres noires,
(Ah ! Comme le soulignait Wang Wei, soyons ivre ! )

Carnet 2005 Copyright Gérodez Jc

Publié dans Ecriture Poésie

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